Quand la fraiseuse se met à jour – Episode 2

Vous vous souvenez, il y a quelques temps ma fraiseuse s’est « mise à jour » en s’auto fabricant un support de DREMEL en PEHD. Et bien voilà qu’elle remet ça. Je me suis décidé à remplacer ma table de fraisage en bois par une en PVC avec un système de réglage de l’assiette afin de pouvoir corriger d’éventuels défauts d’alignement ( oui, oui, il y en a un peu… ). Mais avant de remplacer cette table, il faut régler un problème avec les supports des barres de guidage. Les supports sont surélevés avec des rondelles pour permettre le passage des chariots sur douilles à billes. Seulement voilà, avec le poids de la machine, les rondelles commencent à s’enfoncer dans le bois qui n’est pas assez dur (MDF).

J’ai donc entrepris de fraiser des semelles en PEHD pour les supports. Après de longues minutes d’attente voilà mes 4 pieds prêts à poser.

 

Les semelles sont parfaitement ajustées et répartissent le poids de la machine sur le socle en bois.

 

Les bases sont posées, on peut remplacer la table de fraisage. C’est une plaque de PVC très rigide de 15mm d’épaisseur. Elle est montée sur 4 tiges filetées de 6mm afin de pouvoir ajuster précisément sa hauteur. Le pas d’une vis M6 étant de 1mm, ça signifie qu’en serrant l’écrou de réglage d’1 tour je pourrais monter ou descendre la table d’1mm. L’ajustement est donc particulièrement précis.

 

 

Ma table étant ajustable, il faut trouver un moyen précis pour calculer la hauteur requise au 4 coins en corrigeant d’éventuels problèmes d’ajustement de la machine. Pour cela j’ai mis au point un palpeur à monter sur la dremel. Ce n’est rien d’autre qu’un micro interrupteur qui servira à mesurer la hauteur de la table en différents points.

Un petit tour dans les boites à récup et me voilà avec une fiche CINCH, un interrupteur, un cable de souris, un bout de tube et un écrou / boulon de 3mm.

Un petit coup de fer à souder… un petit coup de perceuse pour passer le câble…

Et on assemble le tout à grand coup de colle cyanolite

La fiche CINCH est soudée sur le cable.

Le palpeur est terminé. Je l’installe sur le mandrin de la Dremel et je branche le câble sur l’entrée de la carte de commande servant habituellement au « Homing » de l’axe Z.

 

Le côté mécanique étant terminé, il faut s’attaquer à la partie logicielle. Nous allons utiliser un peu de langage G-CODE pour effectuer une grille de hauteur de la table de fraisage.

(Configuration section)
G21   (mm)
F80    (probe speed)

#1=0  (X start)
#2=50 (X increment)
#3=5 (X count)

#4=0
#5=50
#6=5 (Y count)

#7=2 (Z safety)
#8=-10 (Z probe)
(End configuration section)

(PROBEOPEN probe_table_map.txt)
#9=0 #10=0
G0Z#7
O1 while [#9 lt #6]
#10=0
G0 Y[#4+#5*#9]
O2 while [#10 lt #3]
O3 if [[#9/2] - fix[#9/2] eq 0]
G0X[#1+#2*#10]
O3 else
G0X[#1+#2*[#3-#10-1]]
O3 endif
G38.2Z#8
G0Z#7
#10=[#10+1]
O2 endwhile
#9=[#9+1]
O1 endwhile

(PROBECLOSE)
G0Z#7
G0X#1Y#4
M2

Ce code va lancer des mesures sur un carré de 200 x 200 mm en effectuant une mesure tous les 50mm. Les valeurs sont stockées dans un fichier texte probe_table_map.txt. (Je n’ai rien inventé, j’ai honteusement pompé un exemple proposé avec EMC)

Après quelques minutes, nous disposons d’un fichier texte avec les valeurs mesurées.

0.000000 0.000000 -1.434338 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
50.000000 0.000000 -1.495669 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
100.000000 0.000000 -1.619665 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
150.000000 0.000000 -1.763661 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
200.000000 0.000000 -1.894324 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
200.000000 50.000000 -2.024987 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
150.000000 50.000000 -1.916990 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
100.000000 50.000000 -1.795660 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
50.000000 50.000000 -1.696996 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
0.000000 50.000000 -1.632998 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
0.000000 100.000000 -1.766328 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
50.000000 100.000000 -1.834326 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
100.000000 100.000000 -1.944989 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
150.000000 100.000000 -2.528971 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
200.000000 100.000000 -2.115651 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
200.000000 150.000000 -2.167649 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
150.000000 150.000000 -2.086318 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
100.000000 150.000000 -2.014320 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
50.000000 150.000000 -1.939656 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
0.000000 150.000000 -1.842325 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
0.000000 200.000000 -1.882324 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
50.000000 200.000000 -1.975655 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
100.000000 200.000000 -2.020987 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
150.000000 200.000000 -2.104984 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
200.000000 200.000000 -2.187648 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000

Ce n’est pas très parlant, mais gnuplot peut nous aider. Nous allons créer un petit programme gnuplot utilisant les fonctions pm3d pour mettre en image l’assiette de la table.

set terminal png size 800,800
set output "heatmmap.png"
set xrange [0:200]
set yrange [0:200]
set cbrange [1:-2]
set view map
set dgrid3d 100,100,2
set palette model RGB
set palette defined
#unset surface
set pm3d at s
splot 'probe_table_map.txt' using 1:2:3  with pm3d at s  notitle

Le résultat avec une table non équilibrée.
On voit immédiatement le déséquilibre, le coin devant/gauche est plus haut de 1mm que le coin derrière/droite !

En ajustant légèrement la vis de réglage devant à gauche, on peut corriger l’assiette.

Le résultat est encore imparfait ( j’ai réglé la table au pif ) mais la méthode fonctionne. C’est long et empirique mais l’essentiel c’est d’obtenir un résultat à la hauteur de ses espérances…

Quand la fraiseuse se met à jour

Lorsque j’ai fabriqué ma fraiseuse numérique, il y a certaines pièces, comme le support de DREMEL, qui ont été fabriquées rapidement pour pouvoir être remplacées plus tard.

La machine étant pleinement fonctionnelle, il est temps de l’améliorer en lui fabriquant de nouveaux supports de DREMEL en PEHD. Les 2 pièces à fabriquer présentent des profils simples, on va utiliser QCAD pour les dessiner.

 

A part l’espace intérieur qui a été calculé par rapport au diamètre d’une Dremel série 300, le reste est un peu dessiné au pifomètre. Vous pouvez télécharger le profil DXF ici dremel_mount.dxf

 

Pour mieux se rendre compte de ce que sera l’objet final, j’ai utilisé l’excellent OPENSCAD pour modéliser en 3D les 2 pièces. Ce logiciel permet de charger des profils 2D en DXF pour les « extruder » et les modifier à volonté. Sa particularité, c’est d’utiliser un langage de définition des objets et non une interface graphique pour dessiner. Rebutant au premier abord, c’est finalement génial, on peut modéliser à la volée des changements de taille, de diamètre de perçage par exemple… sans aucun risque d’erreur de placement.

Voici par exemple le fichier de définition de mes supports.

 

module dremel_mount_top ()
{
	difference()
	{
		dxf_linear_extrude(file="DREMEL_MOUNT.dxf",layer="MOUNT_TOP",height=15,center=true,$fn=100);

		rotate([90,0,0])
			{
				// drill left hole
				translate([40,0,0])
				{
					cylinder(r=2.5,h=100,center=true);
				}
				// drill right hole
				translate([-40,0,0])
				{
					cylinder(r=2.5,h=100,center=true);
				}

			}
			// drill hole
		rotate([0,90,0])
			{
				translate([0,38,0])
				{
					cylinder(r=2.5,h=100,center=true);
				}
			}
	}
}

module dremel_mount_bottom ()
{
	difference()
		{
		dxf_linear_extrude(file="DREMEL_MOUNT.dxf",layer="MOUNT_BOTTOM",height=15,center=true,$fn=100);

		rotate([90,0,0])
			{
				// drill left hole
				translate([24,0,0])
				{
					cylinder(r=2.5,h=100,center=true);
				}
				// drill right hole
				translate([-24,0,0])
				{
					cylinder(r=2.5,h=100,center=true);
				}

			}
		// drill hole
		rotate([0,90,0])
			{
				translate([0,22,0])
				{
					cylinder(r=2.5,h=100,center=true);
				}
			}
	}

}

dremel_mount_bottom();
translate([0,0,100])
{
	dremel_mount_top();
}

Et voilà le rendu final dans OpenSCAD

Plutôt réaliste non ?

De plus, le logiciel permettant d’exporter au format STL, vous pouvez imprimer les pièces en 3D si vous disposez d’une Reprap ou d’une MakerBot.

 

Pour usiner mes pièces, il faut transformer le profil en fichier de découpe interprétable par le logiciel EMC, c’est le langage G-CODE. J’ai utilisé l’excellent HeeksCNC pour celà.

 

 

Il est maintenant temps d’envoyer le fichier G-CODE sur la fraiseuse.

Une chute de PEHD de 15 mm est solidement fixée sur la table de fraisage. C’est parti pour une quinzaine de minutes d’usinage.

Le résultat final est à la hauteur de mes espérances

 

Il ne reste plus qu’à usiner la deuxième pièce et à monter le tout sur la machine, à la place de l’ancien système, peu pratique et peu esthétique.

 

Le projet ODCNC continue d’avancer, j’enrichis petit à petit la documentation au fur et à mesure de l’utilisation de la fraiseuse.

Fabrication d’un support « tout terrain » pour appareil photo / camescope.

Aujourd’hui, j’ai fabriqué un support « tout-terrain » pour appareil photo compact ou petit camescope afin de pourvoir filmer en attachant l’appareil à un guidon de vélo, un balcon de bateau, une branche ou même un casque. Pour ça j’ai dessiné un petit support comportant une vis centrale pour fixer l’appareil et 4 fentes latérales pour pouvoir y passer des bandes velcro ou des sangles.

Afin d’avoir un support très solide et de petites dimensions, j’ai utilisé du DELRIN, une matière plastique très solide. Pour la vis d’appareil photo, j’en ai récupéré une sur un pied d’appareil photo cassé. Sinon, vous pouvez vous en procurer chez tous les bons photographes. Attention à ne pas utiliser un boulon M6 métrique, les vis pour APN ont un pas anglais…

Un petit coup de Qcad nous donne une petite pièce toute simple. Vous pouvez télécharge le fichier DXF ici.

Qcad

Quelques paramétrages plus loin, le fichier GCODE pour la fraiseuse est prêt. C’est parti pour une bonne heure de fraisage avec une fraise droite 3mm. J’ai réduit volontairement la vitesse de coupe et d’avance pour le pas fondre le plastique, celui-ci étant assez épais (8mm).

La matière première: un bloc de DELRIN noir de 88x38x8.

Support APN - Camescope - 1
Support APN - Camescope - 1

Après de longues minutes de fraisage, me voilà avec une belle pièce.

Support APN - Camescope - 2
Support APN - Camescope - 2

Le centre de la pièce est évidé pour que la tête de la vis puisse s’y loger en entier. Un circlip empêche la vis de tomber une fois en place.

Support APN - Camescope - 3
Support APN - Camescope - 3
Support APN - Camescope - 4
Support APN - Camescope - 4

Vue de derrière.

Support APN - Camescope - 5
Support APN - Camescope - 5

La partie arrière permet de visser fermement l’appareil sur le support. Ensuite elle se replie dans son logement.

Je mettrais l’article à jour dès que j’aurais récupéré des bandes velcro.

[EDIT]

Le test sur un dossier de chaise avec une caméra Kodak Zi8: impec 🙂

En place

Fraiseuse CNC DIY v3 – Episode 1

Vous vous souvenez de ma « fraiseuse CNC v1« , c’était une première version, pas vraiment fonctionnelle mais qui m’a permis de me familiariser avec la fabrication d’une telle machine.

CNC Mill
CNC Mill

Ensuite, j’ai fabriqué la version actuelle, estampillée V2, tout à fait opérationnelle celle là.

Cnc mill
Cnc mill

Cependant, avec l’expérience, elle souffre de quelques limitations:

  • La première, la plus gênante est la surface de la table de fraisage, beaucoup trop restreinte ( 12 x 12 cm) alors que l’encombrement de la machine est assez conséquent. C’est essentiellement du à la conception de type fraiseuse avec une table X / Y mobile et un axe Z fixe.
  • Le deuxième soucis vient de la précision, elle est très bonne, mais encore insuffisante. J’arrive sans problème à faire des circuit imprimés mais ils ne sont pas parfaits. On doit pouvoir faire mieux.

Partant de ce constat, j’ai décidé de me lancer dans une 3° version qui j’espère sera plus performante. Avec toutefois 2 contraintes:

  • Le prix devra rester raisonnable
  • La fraiseuse devra pourvoir rentrer dans le caisson anti-bruit que j’ai fabriqué pour la V2. Ça limite la surface totale de la table de fraisage à une taille de 40x40cm ce qui, si je ne fais pas d’erreur de conception, devrait donner une surface utile d’environ 30x30cm ce qui est bien plus grand que la précédente.

Pour arriver à un bon résultat, j’ai cherché du matériel me permettant d’obtenir des mouvements linéaires très précis sans pour autant êtres ruineux. Pour cela, j’ai trouvé sur Ebay des arbres de précision avec des paliers en aluminium équipés de douilles à billes. Pour la structure de la machine et les différentes pièces mécaniques, je me suis orienté vers du polyéthylène haute densité ou PEHD, moins cher que le DELRIN. C’est un plastique très dur, facile à fraiser / couper qui sert notamment dans le domaine alimentaire pour faire des planches à découper la viande. Je vais utiliser la fraiseuse V2 pour fabriquer les petites pièces plastiques de la V3. Concernant les entrainements, je pense rester sur des tiges filetées de 6mm, même si le rendement n’est que de 30%, elles sont d’un coût < à 1€ / m alors que les vis à billes sont de l’ordre de 100 € / m…

Les premières pièces:

DIY CNC Parts
DIY CNC Parts

Voilà deux exemples glanés sur le net de ce que pourrait être la machine finale:

aliversionwk9

drawingfi4

Il ne me reste plus qu’à valider quelques « concepts » côté mécanique avant de me lancer dans la construction. La suite au prochain numéro.