Voici quelques photos de projets réalisés à l’aide de la CNC.
Un support d’écran réalisé en pin. Dessiné sur Freecad.
Une planche à découper
Des planches à pain de taille différentes. La grille est amovible pour faciliter le nettoyage des miettes.
Une belle lampe déco réalisée en chêne massif avec son interrupteur lui aussi en chêne et aluminium. Dessinée avec Freecad.
Lampe déco
Plusieurs tableaux réalisés en diverses essences de bois et résine époxy. Une première pour moi, mais un résultat à la hauteur de mes espérances. Gravure réalisée avec inkscape et dmap2gcode. Le laser est géré à l’aide de Lightburn.
Le golf du Morbihan
Quelques projets de déco ou de rangement
Un tableau « Vélo »Des rangements pour la DremelRangement pour boucles d’oreillesUn porte braceletsSupport de sabreSceau à cire
J’ai démarré il y a quelques temps un projet de fraiseuse numérique plus puissante et avec une surface utile plus importante que la précédente. J’ai quelques contraintes: un budget le plus serré possible, la réutilisation de tout ce que je possède déjà. Me voilà parti en quête de profilés d’aluminium. Avec chance, j’ai trouvé mon bonheur chez un ferrailleur, pour quelques dizaines d’euros, j’ai pu repartir avec quelques profilés alu de grosse section ainsi qu’une grande feuille d’alu de 8mm. Ce sera la base de la machine, j’y ajouterai quelques morceaux de tube d’acier de 30×40 pour assembler les rails en aluminium.
Pour ce qui est de la broche, après une longue hésitation entre les broches classiques allemandes et les chinoises, je suis parti sur une Mafell FM1000, simple précise et robuste. Je craignais un peu le bruit d’une broche refroidie à l’air mais finalement, c’est tout à fait raisonnable, le bruit de la fraise qui attaque la matière couvre largement le bruit de la broche. Et j’évite aussi l’encombrement et la relative complexité d’un refroidissement liquide sur les broches chinoises.
Voici une mesure du niveau de bruit de la broche. La mesure est prise à 1m avec mon téléphone. J’ai augmenté progressivement la vitesse de 5000 à 22000 tours par minute.
Je n’ai pas de plan pour la construction, je fais tout au fur et à mesure en adaptant au matériel / outillage dont je dispose. Je commence donc le projet par l’axe Z. On verra plus tard que celui-ci évoluera à cause d’un manque de rigidité. Les vis à billes sont d’origine chinoise.
Des morceaux de la fameuse feuille d’alu de 8mmPlus tard les vis seront remplacées par des têtes fraiséesL’axe Z prend forme progressivement
Le guidage linaire des axes X et Y sera réalisé directement à partir des profilés en aluminium. Un rond d’acier stub de 12mm sera collé les rainures hautes et basse de chaque profilé. Un roulement en U viendra glisser sur ce guide. C’est un système simple, très rigide, économique. Le seul inconvénient vient de l’exposition des rails à la poussières, par contre le nettoyage et très facile, un coup de chiffon et c’est propre. On verra par la suite que des protections peuvent être ajoutées.
Le système de roulementle principe général: un roulement et un support excentriqueTest de positionnement de ZUn barreau hexagonal sert à la fabrication des excentriquesl’axe Z est libre de coulisserLes ronds d’acier stub sont collés sur les profilés avec de la colle PULes futurs excentriques
Pour régler les jeux et assurer un positionnement précis, les axes des roulements en U sont montés sur un excentrique formé à partir d’un barreau de 17 mm. On peut ainsi régler l’assiette de chaque axe et réduire les jeux pour avoir un coulissement doux des différents axes.
Mise en presse pendant le collage
Vient ensuite l’assemblage de la structure. J’insère des rivets à vis qui sont écrasés / collés. Pas tout à fait l’usage prévu mais ça fonctionne bien comme ça.
Des traverses en acier sont fabriquées et soudées pour solidariser les 2 axes Y qui constituent la base de la machine.
Contrôle de la planéité à l’ancienneUne machine en kit 🙂ça commence à ressembler à quelque-chose
L’étape suivant c’est l’installation des vis à bille et des supports moteur. Je vais tout d’abord installer une vis centrale pour Y mais ça s’avérera être une erreur, les 600 mm de l’axe X imposent trop de contraintes et la rigidité n’est pas au rendez-vous. J’ajouterai par la suite une deuxième vis sur cet axe ce qui permettra en plus de réaliser un équerrage automatique avec les capteurs de fin de course.
La partie mécanique touche à sa fin ou presque, maintenant c’est au tour de l’électronique de commande. La carte retenue est basée sur un contrôleur Teensy 4.1. Elle est d’excellente facture et dispose de toutes les connexions nécessaires au projet. Vous pouvez la trouver ici: https://hackaday.io/project/175209-teensy-41-cnc-controller
Elle est d’ailleurs 100% opensource ! et propose une interfae de type GRBL HAL compatible avec de nombreux logiciels de commande. Le boitier est réalisé avec des plaques de dibon de récup.
La carte de commandeImpression de supports pour les câbles Premiers testsC’est dense mais ça rentreLe boitier plus ou moins finalisé
Comme je l’expliquais précédemment , des protections contre la poussière sont ajoutées sur les rails Y les plus exposés.
Quelques détails supplémentaires, avec l’installation de chaines « guide câble », de quelques supports et d’un système d’aspiration des poussières.
Après les premiers tests, il s’avère que le support de Z en 8mm est insuffisant, il sera remplacé par un de 15 mm plus rigide. Comme le montre cette simulation réalisée avec freecad, la différence est notable !
8 mm15 mm
La construction de la machine touche à sa fin. Comme expliqué un peu plus haut, j’ajoute une deuxième vis sur Y. Ce qui permet d’activer un équerrage automatique parfaitement supporté par la carte de commande.
Vue globale de la machine
Je suis très content du résultat. Elle dispose d’une surface de travail de 680 mm x 450 mm ce qui est déjà très correct. Elle est suffisamment rigide pour travailler bois, plastiques, aluminium.
Le contrôle de la machine se fait avec le logiciel CNCJS installé sur un raspberry pi 3b.
Voici quelques photos des premiers projets réalisés avec
Après le petit tutoriel de ce matin, voici un post qui résume le « flux de production » de mes fichiers GCODE.
La base
Tout commence par l’objet indipensable à la prise de mesure: le pied à coulisse.
Les matériaux
Une fois l’objet à créer correctement dimensionné, il faut trouver le matériau dans lequel on va le créer. J’utilise principalement des bois et plastiques, les métaux étant (à par pour de la gravure) trop difficiles à fraiser avec mon matériel (il manque un refroidissement liquide ou un moteur de broche avec une faible vitesse et un gros couple).
Pour le bois, je prends en général du MDF ou du contreplaqué qui peuvent faire entre 3 et 15 mm.
Pour le plastique j’utilise beaucoup le PVC qui a un bon rapport qualité / prix ainsi que du PEHD ( c’est ce qui est utilisé pour les plaques à découper dans votre cuisine 😉 ou encore du DELRIN (qui est excellent mais cher)
Le choix du matériau est fait, maintenant les logiciels ! Ne soyez pas effrayés, il y en a un certain nombre mais chacun est très performant dans son domaine.
Les logiciels de CAO
Pour dessiner des pièces à usiner, celui que j’utilise le plus, c’est LibreCAD. C’est un fork libre du projet QCAD. Avec un peu d’habitude, vous dessinerez en quelques minutes des pièces relativement complexes en 2D. Vous pouvez commencer par regarder le tutoriel d’Andre PASCUAL, il parle de QCAD mais c’est la même chose, à part les icones qui changent, le principe est identique et le tutoriel est excellent.
Quand il s’agit de graver des dessins ou du texte, rien de vaut inkscape qui n’est plus à présenter. Il est préférable lorsque vous utilisez inkscape pour créer des fichiers DXF, nécessaires dans la suite du flux de production, d’enregistrer avec le greffon « Better DXF Output ». Pour certains dessins contenant des courbes de bezier ( splines ), je suis obligé d’ouvrir les DXF de LibreCAD avec Inkscape puis de les réenregistrer pour qu’il convertisse tout en polyline. Sinon, j’ai des plantages lors de la génération du GCODE avec HeeksCNC. Un bug qui sera surement corrigé par les développeurs, mais en attendant…
Dans un autre cadre très particulier, celui de la création de circuits imprimés, j’utilise KiCAD, un concurrent du très connu EagleCAD. Avec ce logiciel, je génère des fichiers GERBER qui seront ensuite convertis en GCODE.
Les logiciels de création du GCODE
Ici, seulement deux logiciels sont utilisés:
HeeksCAD / HeeksCNC vont permettre de transformer le fichier DXF 2D en un fichier permettant de piloter la machine CNC. On renseigne au logiciel le diamètre de l’outil, son positionnement par rapport à la pièce, la vitesse d’avance… Bien qu’assez jeune, ce logiciel donne de très bon résultats.
En dehors des DXF, il y a les fichiers GERBER de Kicad. Là j’utilise pcb2gcode qui est un logiciel en ligne de commande.
Ici, un seul choix et non des moindres: EMC (LinuxCNC). Il prend en entrée les fichiers gcode et pilote la machine au travers d’un support temps réel du noyau linux. Il est préférable d’ailleurs de lui dédier une ancienne machine.
Et voilà après 2 heures de travail une manette de coinceur pour un voilier. L’originale en rouge est fendue, la nouvelle en DELRIN est très solide 🙂 et identique à l’originale (les économies de plastique en moins), elle parait plus épaisse mais ce n’est qu’un effet d’optique sur la photo.
Diagramme du flux de production
Si vous connaissez, utilisez d’autres outils, mettez les en commentaire c’est toujours intéressant !